Jour 5- On dirait le Sud
Ma belle-sœur s’est occupée de mes coups de soleil, de mes tendons et de mes sandwichs ! Je quitte la Provence toujours un peu trop tard mais je me réconcilie avec elle sur ses petites routes. Elles serpentent, plombées par le soleil, entre les vieilles vignes, les oliviers, les villages et les massifs rocheux. Tout concourt à la quiétude. Le « connard » inexpliqué, lâché à la volée par une jeune conductrice me tire de mes songes mais n’y changera rien. Arles marque le début d’un nouveau cadre : la Camargue.
Le changement est radical : c’est tout droit, tout plat et assez monotone. La fin de journée s’enflamme, le ciel reflète toutes ses nuances dans les eaux calmes qui bordent la route et révèle un somptueux décor. A nouveau la quiétude. Montpellier marie ses vieux quartiers à la nouvelle ville et le résultat est réussi.
Jour 6
Je m’en vais par les pistes cyclables occitanes gagner les terres de l’ami Georges. La vigne pousse comme les mauvaises herbes, il y en a partout. Béziers m’éblouit par la beauté de ses façades décrépies et Carcassonne par sa forteresse. Cette étape que je craignais pour la tramontane m’offre son vent d’autan, celui qui rend fou dit-on. Fou de joie me concernant car il me pousse aussi fort qu’une assistance électrique.
La fin de journée est encore magnifique : la lumière chaude du canal après Carcassonne laisse place à un ciel chargé d’un bleu bien noir et prêt à exploser. C’est chose faite à Castelnaudary, et je finis sous la pluie jusqu’à Toulouse. J’ai fait la moitié de l’itinéraire et jusque-là, je suis un enfant gâté.