Jour 7 – Ne pas vendre la peau de l’ours
C’est un chien qui a bien failli avoir la mienne. Alors que je roule sur le chemin de halage, il décide d’en finir et se jette sous mes roues au dernier moment. 1ère chute. Je l’avais senti ce con. Sa maitresse est désolée, c’est la première fois qu’il lui fait ce coup-là. J’ai fêté la mi parcours à Toulouse et ne suis pas tout frais en la quittant. J’aimerais profiter de cette petite étape pour arriver tôt et me reposer.
Je laisse le canal à sa monotonie et coupe au plus direct. Les averses, le relief du Tarn et Garonne et un méchant vent qui me colle à la route me rappellent que le chemin est encore long. Les personnes que je croise sont affables, les paysages plaisants mais c’est la 1ère fois que j’ai hâte d’arriver plutôt que de savourer sans me soucier de terminer 2h plus tard. Ça change tout. Quand j’arrive dans le noir et sous la pluie, l’hôtel est fermé. Petit moment de solitude en hurlant à la lune « y’a quelqu’un ?? ». Ouf, on m’ouvre.
Jour 8
J’apprends au réveil que j’ai dormi dans le village de Francis Cabrel. Un samedi soir sur ses terres donc. Dimanche, à moi le Lot et Garonne, ses arbres fruitiers et le canal latéral de la Garonne. Un héron me suit quelques kilomètres, s’envole, se pose, se ré-envole, se repose. Après une averse matinale, le ciel se dégage et le vent, toujours de face, finit par me laisser un peu tranquille.
Une crevaison, deux rayons cassés et mon vélo qui grince mais j’ai retenu la leçon : je savoure. La fin de journée est belle, les clochers et les villages ont changé à une trentaine de kms de Bordeaux. Le Sud est bel et bien derrière moi. J’arrive à Bordeaux qui annonce la remontée plein Nord et le début de la fin.